top of page
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • YouTube

Updated: Apr 3, 2021


PHOTO : Radio-Canada/Marc-Antoine Mageau

Alors que la question de l’enseignement en milieu autochtone suscite de nombreuses réflexions, accompagnées quelquefois de critiques acerbes, en sa qualité d’enseignante éclairée, madame Céline Bellefleur considère l’éducation dans son ensemble comme étant un projet de vie entière. Celle-ci doit contribuer au mieux vivre-ensemble de tous les êtres humains. En d’autres termes, l’école demeure un lieu d’apprentissage pour les élèves, mais aussi un véritable lieu d’intégration communautaire pour ceux-ci.

Qui est Céline Bellefleur ?

A l’image des autres mamans, soucieuses de l’éducation de leurs enfants, Céline Bellefleur a été la figure centrale de la vie de ses différents enfants. Aujourd’hui, grand-mère de plusieurs petits fils et petites filles, elle continue à inculquer les mêmes valeurs de réussite et de travail acharné aux plus jeunes.

Enseignante de profession, Céline Bellefleur est l’une des premières enseignantes d’innu-aimun (de 1963 à 2018). Disons qu’après l’entame de ses études primaires au pensionnat de Maniutenam (de la première année maternelle à la sixième année primaire), madame Céline Bellefleur a eu la chance de poursuivre ses études secondaires à Sainte-Anne de la Pocatière. Trois ans après, elle part chez les Ursulines à Roberval (une petite ville située au bord du lac Saint-Jean, dans la région administrative de Saguenay-Lac-Saint-Jean) pour y passer un an d’études secondaire. A ce beau parcours s’ajoutent les deux années d’études à l’École Normale Supérieure dans la région de la Côte-Nord, notamment dans la ville appelée Hauterive, avant que celle-ci ne soit fusionnée avec la ville de Baie-Comeau.

Autres études poursuivies

Quand bien même qu’elle aurait reçu une bonne formation capable de lui permettre de dispenser le cours sur l’apprentissage de la langue innue aux différents élèves, madame Céline Bellefleur avait fait un certificat en anthropologie à l’Université de Montréal et aurait suivi un cours d’été à l’Université de Chicoutimi, plus particulièrement dans le cadre de ses études de baccalauréat en enseignement. Quelques mois après, elle dispense à son tour les cours d’été à d’autres personnes (maîtres, etc.).

Un riche parcours professionnel

Madame Céline Bellefleur a choisi l’enseignement, comme corps de métier, à l’âge de 19 ans. Ce qui lui aurait donné la possibilité d’enseigner à la Roman (de 1963 à 1965), mais avec interdiction de parler l’innue en classe.

Il est important de rappeler qu’à son époque, il était strictement interdit aux enseignants (quels qu’ils soient) de dispenser les cours aux élèves en innue-aimun. Le français était jadis la seule langue officielle autorisée à partir de laquelle les enseignements pouvaient être transmis auprès des élèves innus. Il aurait donc fallu attendre, pour l’ensemble des enseignants Innus, l’année 1970, pour être témoins, enfin, de l’approbation de pouvoir dispenser les cours dans une langue qui leur est familière : la « langue innue ».

Comme conséquence directe à cette décision, en 1971, Céline Bellefleur reprend le flambeau et commence à dispenser les cours aux élèves à l’école du jour de Maniutenam. Six ans après, c’est-à-dire en 1979, elle devient directrice de l’école de Maniutenam (la première directrice Innue) ; un poste qu’elle occupera pendant deux ans.

Son intérêt de produire du matériel didactique

Il sied de mentionner que dans le cadre de la production des outils pédagogiques orientés vers la promotion, mais surtout vers l’enseignement dans la langue innue, madame Céline Bellefleur a eu également la chance de dispenser les cours (en 1989), plus particulièrement dans une classe d’immersion destinée aux enfants, et ce, pendant deux ans. En 1991, quelques mois après une courte période de repos, elle retourne à la Roman pour quatre ans de vie professionnelle dans le domaine de l’enseignement. Cette période marque – en réalité – le début de l’uniformisation de la langue innue.

Au-delà de l’univers de l’enseignement scolaire, Céline Bellefleur a aussi été conseillère au conseil de bande de Uashat-Mak-Maniutenam. Ce qui lui aurait donné la possibilité d’assumer le même poste pendant trois différents mandats. Finalement, au terme du troisième mandat, elle décide de regagner l’école, cette fois-ci, pour enseigner la langue innue au secondaire. Elle contribue, entre autres, à l’archivage de la langue pour le compte du conseil de bande de Uashat-Mak-Maniutenam. A côté de cette responsabilité s’ajoute, le projet de « nouveau sentier dans le territoire » réalisé avec le concours de son mari, M. Zacharie Bellefleur, et M. Martial Fontaine, dans le but ultime de rendre service aux différents jeunes (élèves) du secondaire qui veulent faire l’immersion à la culture tout en continuant leurs études au sein du même établissement scolaire. Ce projet avait duré une année.

D’autres projets réalisés dans sa communauté

Il faut dire que madame Céline Bellefleur a eu la chance de réaliser d’autres projets à l’intérieur de sa communauté. Parmi tant d’autres projets réalisés, on retrouve justement l’enseignement de la langue innue aux missionnaires, la correction dulivre rouge (livre de chants en innu), la traduction du missel romain en innu (cf. la religion catholique romaine) qui, au regard des informations recueillies, avait été faite au terme de quinze années de travail acharné et bien fait, la participation à la traduction de l’Évangile et des psaumes, la correction du livre d’Isaïe », etc. A côté de ces projets réalisés s’ajoutent l’enseignement de la langue innue à Schefferville (2 ans), à Mashteiuash (3 mois), au cégep de Sept-Îles (1 an) ainsi que la collaboration avec l’Institut Tshakapesh.

Ce qu’elle fait aujourd’hui !

Dans le cadre du comité d’uniformisation de la langue, madame Céline Bellefleur est à la tête de la « compagnie de la production Manitou » http://www.productionmanitu.com/accueil.html qui, depuis un certain nombre d’années, produit du matériel audiovisuel pour la préservation de la langue innue et de la culture. Assistée par une équipe outillée dans le domaine, elle contribue à la production de plusieurs matériels didactiques.

15 views0 comments

Marie-Jeanne Basile pionnière de la recherche, du développement de langue innue écrite, del'enseignement et de la préservation de la langue et culture innue. Feue Mme Marie-Jeanne Basile (Mani Shan Pahin) était une Innue d’Ekuanitshit.

Première chercheure innue de l’Université Laval, elle a largement contribué à l’enseignement, l’analyse et la préservation de la langue et de la culture innues. Mme Basile a eu une fructueuse collaboration avec le professeur Gerry McNulty. Avec lui, elle a rédigé un lexique montagnais-français du Parler de Mingan et Atanukana, un livre de légendes innues traduites.

En classe, elle fut d’abord l’assistante de Gerry McNulty à l’université Laval avant de le remplacer et d’enseigner la langue innue lorsque celui-ci a quitté l'établissement pour les États-Unis. Mme Basile compte aussi parmi ses grandes réalisations le livre de cuisine « Innupminiwan, Ethnocuisine montagnaise, qui rapporte les recettes d’aînés de sa communauté. Dans le cadre de la recherche historique pour la négociation territoriale du conseil Attikamek Montagnais dans les années 1980, Mme Basile a aussi produit deux lexiques en langue innue dont un portait sur les termes de la négociation. Elle était notamment reconnue pour sa grande connaissance de la toponymie innue et sa compréhension de la langue des anciens.

À la fin de sa vie, Marie-Jeanne Basile rêvait justement de produire du matériel pédagogique destiné aux jeunes pour les familiariser avec le nutshimiu-aiamun, la langue innue de la forêt.



86 views0 comments
  • Writer's pictureNnaemeka Ali, O.M.I

Updated: Mar 26, 2021


Le 22 mars 2021, les membres du comité JPIC des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, Province Notre Dame du Cap ont tenu une séance de discussion avec M. Romain Duguay, le directeur général adjoint de Développement et Paix. Le désir de tenir cette rencontre importante est né suite à plusieurs déclarations et prises de paroles sur l’étude faite par la Conférence des évêques catholique du Canada (CECC) et l’Organisation catholique canadienne pour le Développement et la Paix — Caritas Canada (OCCDP) sur leurs partenaires internationales. Dans le rapport de leur étude, on peut lire :

« La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) et l’Organisation catholique canadienne pour le Développement et la Paix — Caritas Canada (OCCDP) ont finalisé l’examen des partenaires internationaux qui reçoivent des subventions de l’OCCDP. Sur les 205 partenaires de l’organisation, 52 ont d’abord été étudiés avant d’en ajouter 11 autres, pour un total de 63[1]. »

Suite à ce rapport, une enquête a été faite par la Présence Infos Religieuses qui décrit comment la question d’avortement et la santé sexuelle étaient au cœur de ces études. Dans cet article qui passe en revue des catégories de partenaires examinés, on peut lire :

« La question de l’avortement et de la santé sexuelle des femmes, ainsi que la peur du scandale, sont les principales raisons qui ont poussé l’organisme catholique canadien Développement et Paix (DP) à se délester de 24 de ses partenaires internationaux.»

Ce texte bien détaillé parle d’une purge inédite faite par le CECC et l’OCCDP.

Il y a eu aussi d’autres déclarations faites par des Jésuites Canada Canada et la Conférence Religieuse Canadienne. L’un comme l’autre, fustige l’OCCDP sur leur silence face à toutes les critiques qui leur sont adressées.

C’est suite à tout cela que nous avons voulu nous informer au sujet de cette question épineuse. Et grâce à notre partenaire du Centre Oblat, nous avons réussi à organiser cette rencontre qui nous a apporté beaucoup de clarification sur le rôle de l’OCCDP dans ce nouveau développement de l’engagement de l’Église canadienne envers leurs partenaires étrangers.

Après une très belle présentation faite par M. Duguay, nous avons posé, parmi tant d’autres, des questions pour savoir s’il n’y a pas le danger d’imposer à leurs partenaires étrangers, qui sont dans des contextes différents, les critères propres à la vie de l’Église canadienne. À travers nos questions, il a réussi à nous faire découvrir la portée et l’avenir de l’OCCDPdans une église canadienne qui cherche à mieux se repositionner par rapport aux enjeux politiques de notre société de plus en plus laïque.

Les échanges étaient si bien que nous avons souhaité poursuivre la discussion sur les actions de l’OCCDP ainsi que toute autre possibilité de collaboration avec cet organisme catholique.

[1] L’examen commun des partenaires de l’OCCDP

10 views0 comments
bottom of page