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Mois de l’Histoire des Noirs : Marie Djoma


Originaire de la Côte d'Ivoire, Marie a vécu dans plusieurs villes de son pays dont Abidjan, la capitale économique. Elle y a travaillé comme enseignante au secondaire dans un lycée. Reconnu pour sa qualité de vie, son climat sécuritaire et pour son système éducatif exceptionnel, le Canada a toujours été son rêve d’enfance. Lorsque l’occasion s’est présentée à elle, elle a aussitôt débuté sa procédure d’immigration. Vingt mois plus tard, elle a obtenu la confirmation de la résidence permanente. Marie effectuera d’abord un premier voyage au Canada pour valider sa situation administrative avant de faire le grand saut définitif. Elle retournera dans son pays un mois plus tard. Elle voulait être plus préparée pour cette nouvelle et exaltante aventure.

Mais, à la suite d’une crise politique survenue en 2010, Marie ne se donnera pas d’autres chances. Elle rentre au Canada et s’installe d’abord à Montréal. Elle était consciente des enjeux qu’elle devait affronter. Pour elle, quitter sa famille, ses amis et son travail et recommencer à zéro constituait le premier défi. L’heure n’était plus au questionnement, il fallait trouver son chemin, se disait-elle. Dans ses premiers moments, elle fait des petits boulots çà et là pour subvenir à ses besoins....

Elle rencontrera plusieurs de ses compatriotes à qui elle confiera son désir d’exercer la profession qui l’a toujours passionnée, l’enseignement. Grâce à ces informations, elle obtient son admission à l’Université d'Ottawa . Elle déménage alors à Gatineau pour débuter son baccalauréat en enseignement.

Elle postule et obtient un poste d’enseignante au Manitoba. Elle y restera pendant 6 ans. Bien qu’elle jouisse d’une stabilité professionnelle, l’envie de retourner au Québec l’animait.

Et comme le hasard fait bien les choses, un de ses collègues du Manitoba lui parle d’un poste disponible à Schefferville. Une fois encore, Marie saisira cette opportunité. Il faut dire qu’elle était, au début, craintive du grand froid et était effrayée à l’idée de rencontrer des ours polaires en pleine rue. Avec des recherches sur google, elle se rassurera.

Ce jour fatidique du 24 août 2020, jour de son arrivée à Schefferville, va changer complètement sa perception de la ville du grand nord. Le beau paysage, les montagnes et les lacs qui entourent la ville donnent une touche paradisiaque à l’endroit. Il y a des hôtels, des restaurants, des épiceries, des stations d’essence, un aréna, en somme, on y trouve la plupart des conditions pour parler de ville.

Marie était émerveillée et se demandait pourquoi n’avoir pas été là avant. Elle l’était encore plus lorsqu’elle a vu l’école et a rencontré ses collègues. Elle ne se sent pas seule à Schefferville, il y a une bonne communauté africaine. De plus, la communauté hôte est très accueillante. Marie voit des ressemblances entre sa culture avec celle des Innus. Elle apprécie l’humanisme dont font preuve les Innus. Les personnes âgées sont bien traitées et valorisées. Elles vivent dans les familles avec les enfants et leurs petits-enfants. Ce lien est très important pour l’enseignante originaire de la Côte d’Ivoire.

De plus, le quotidien de Marie est enrichi par une pratique pédagogique de plus en plus affinée du fait de la petite taille de sa salle de classe. En effet, l’effectif réduit de ses élèves lui donne l’occasion de mieux connaitre leurs besoins et d’y répondre du mieux qu’elle peut. Marie voit en cela, une belle occasion de tisser une bonne relation avec ses élèves et d’avoir une collaboration privilégiée avec les parents. Tout ceci participe à son épanouissement professionnel ainsi qu’à son intégration sociale.

Ce que Marie souhaite laisser comme héritage, ce serait, à ses élèves, le souvenir d’une enseignante qui a fait de leurs défis une force et pour la communauté, une intégration facilitée par la présence d’Africains comme elle, ainsi que par la similitude entre la culture innue et celle de la Côte d’Ivoire, sa terre natale.

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