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  • Writer's pictureNnaemeka Ali, O.M.I

Tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait — Luc 9, 43b – 45


Pour notre réflexion d’aujourd’hui, nous allons regarder la réaction de Jésus face à la mort. Quand il a vu que tout le monde admirait tout ce qu’il a réalisé, il profite pour parler de ce qui devrait lui arriver :

« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant [dit-il aux Apôtres] : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. »

C’était un changement rapide qui a laissé des Apôtres dans l’incompréhension. Comment pouvait-il rapidement oublier tout ce qui venait de se passer ? C’était à sa descente de la montagne après la transfiguration, et les Apôtres s’émerveillaient encore de l’apparition extraordinaire du prophète Élie et Moïse. Pour eux, c’était une expérience spectaculaire, mais pour Jésus, c’était déjà un avant-goût de la coupe qu’il devrait boire.

C’est un peu aussi notre réaction, aujourd’hui, face à la croix. On dit très souvent, « c’est une belle » comme si la croix est un ornement. Nous avons ici la croix de l’église d’Ekuanitshit. C’est une croix pas comme les autres. Elle, comme chaque croix, ne devrait pas être belle, mais authentique et originale. Toutes ces croix que nous décrivons parfois avec des adjectifs superlatifs : les plus belles, magnifiques, etc., sont des symboles mêmes de la torture et de la mort. Ce n’est que grâce à la mort de Jésus que la croix prendra un nouveau sens.

Sur cette croix de l’église d’Ekuanitshit, Jésus est suspendu sur le bouleau. Pour un peuple nomade, une croix sur mesure ne sera jamais le premier choix pour la pendaison. Et quand on connaît la géographie de Mingan, on comprendra mieux le choix du bouleau de la rivière Mingan.

Réfléchissant sur l’évangile d’aujourd’hui, je me suis posé une série de questions. Quel serait l’état de notre âme si Jésus revenait, aujourd’hui dans nos différentes communautés pour : résoudre nos multiples problèmes ; mettre fin à l’injustice qui mine notre société ; guérir tous les traumas causés par ceux qui étaient censés annoncer la Bonne Nouvelle ; libérer ceux qui sont sous l’emprise des substances et d’autres maux, etc.

Voici la situation dans laquelle se trouvaient les disciples au moment que ce récit s’est passé. Jésus venait juste de faire quelques guérisons et les gens étaient en fête lorsqu’il a décidé de leur annoncer qu’il devrait mourir.

C’est évident que les disciples ne pouvaient pas comprendre un tel contraste. Mais c’est en cela que Jésus est extraordinaire. Il n’était pas venu pour être applaudi, ou encore, pour les gloires inutiles. Il voyait la mort venir, mais il n’était pas non plus prêt à fléchir. Il savait quel gendre de mort les autorités romaines réservaient à ceux qui osaient contester leurs méthodes de gouvernance, mais cela n’était pas assez pour le faire reculer. Il savait aussi comment les leaders religieux de son temps traitaient ceux qui essayaient de parler contre leurs visions de religions ou de cultures, pourtant, il n’a pas hésité à avancer sachant que l’amour est plus fort que des menaces, et la mort.

Mais contrairement aux disciples qui avaient peur de lui poser des questions, ne craignez pas de poser vos questions à Jésus. Avez-vous du mal à comprendre ce qui vous arrive ? Tournez-vous vers la croix pour lui demander, « Seigneur, que veux-tu de moi ? »

Avez-vous la difficulté à comprendre tous les maux commis à son nom ? Approchez-vous de la croix de Jésus pour lui demander ce qu’il en pense.

Et si vous pouvez, n’hésitez pas non plus à vous émerveiller de la beauté de la création et de l’amour.



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